Lâcher prise

En attendant la vague
Décolle patiemment tes pieds de glu
De la pierre qui t’a vu naître
Et grandir.
D’un regard circulaire
Cerne
La géographie de ton désir
A deux pas
A mille ans des chiens de guet
Dont tu n’as cure.

En attendant la vague
Le soleil brûlera
Ta peau serpentine
La douleur sera là
Vivante et tenace
Comme au premier et dernier jour.
Tu lâcheras des mots étranges
Rebonds de pierre lunaire
Senteurs de tripes
Vomissures écarlates
Sous l’œil absent d’un ciel d’acier.

En attendant la vague
Tu souriras à ceux que tu aimes
Tu leur diras 
Que le temps est décidément bien long
Qui te sépare de toi
Que le cœur est à vif
Que tu as peur du voyage
A leur tour ils te souriront.

Quand forcira la vague
Élance-toi
Homme de chair et de désir
Et lâche-toi
Dans les courants élastiques.