Au coin du bois
Et sans émoi
Le temps attend comme un voleur;
Il nous a vus
Frêles et nus
Et venant poser les compteurs
Et depuis lors
Dans le décor
Il s’est fondu, on aurait pu
Le porter disparu
Si ce matin
Son fond de teint …
N’avait tracé sur nos draps blancs
L’automne est là
Creusant déjà
De lourds sillons sous tes yeux clairs
Œuvrant la nuit
Il bat sa pluie
Dans une armée de courants d’air.
Si certains jours
Sur fond velours
Il nous mâtine des ors chauds
Coulant à fleur de peau
Il est bien là
D’un calme froid
Quand il relève les compteurs.
Viens, savourons
La vie à fond
Puisque nos jours sont facturés,
Nous avons tant
D’aveux brûlants
À nous confier sur l’oreiller.
Veillons surtout
À rester fous
Pour semer toujours plus de fleurs
Dans chaque jour et chaque heure
Tout en sachant
Qu’un jour passant
Il viendra fermer les compteurs.