Homme de sable

Je marche, je marche,
Le sable à chaque pas menace de m’ensevelir
Je marche, je marche,
Je sais que désormais je dois refuser de dormir
Ne plus baisser la garde.
Les mouches, les mouches
M’avaient colonisé
Déposant leurs œufs dans mon nez
Et dans ma bouche.

Je cherche, je cherche
Des raisons de chercher à échapper au temps qui tue
Je cherche, je cherche
Dans les bourdonnements le cri de ma voix qui s’est tue
Sans un mot sur la table.
Le sable, le sable
Sous le vent s’est gonflé
Faut-il que l’homme soit sculpté
Comme les dunes ?

Refrain :
Je t’aime, je t’aime
Mais j’ai besoin de temps
Pour aller mes déserts
En solitaire
Poussière
Dans l’univers qui s’en fout bien

J’enrage, j’enrage
De n’avoir pas compris qu’on peut aussi mourir d’espoir
J’enrage, j’enrage
Ma colère me tient debout, érection dérisoire
Pour mes trous de mémoires.
Derrière, derrière
Le fil s’est dévidé
Pourtant j’ai beau me retourner
Plus une trace.

Je guette, je guette
Les premières lueurs d’un petit matin sans à-coup
Je guette, je guette
La source dégorgée qui me mettra sur les genoux
Comme un bonheur suprême.
Je roule, je roule
À l’amour, à la mort
Enchevêtrés en corps à corps
Bien équivoque.