Le plombier, le cafard et la lady

Un cafard
Broyait du noir
D’être mis au placard
Sous la baignoire
D’une lady
Que le temps avait enlaidie.

La lady
On me l’a dit
Un jour se découvrit
Tant enlaidie
Que de chagrin
Elle se jeta dans l’eau du bain.

L’eau coulait
Et débordait
Du palier dévalait
Dans l’escalier
À gros bouillons
Trempant les sols et les plafonds.

Un fêtard
Qui rentrait noir
Voyant sur le trottoir
Comme une mare
Fit le 18
Criant : « Je me noie, venez vite ! ».

Les pompiers
Prirent pour pomper
Un moteur breveté
Cent fois testé
Aux grandes crues
Qui font trembler Honolulu.

Pas besoin
De ce tintouin
Honolulu c’est loin
Ah ! Quels sagouins
Dit un plombier
Qui passait par là, désœuvré

Or le tuyau
Comme un boyau
Bourré de matériaux
Plutôt triviaux
Cracha d’un coup
Charriant le plombier dans l’égout

Mon histoire
Triste avatar
Prévoyait au départ
Qu’un noir cafard
Et un plombier
Sauvaient un’ femm’ désespérée

Mais le plombier
Mal tuyauté
Des pompiers trop zélés
Ont liquidé
Mes grands desseins
Précipités dans l’eau du bain.