Jugerais- tu inconvenant
Qu’aujourd’hui je te rappelasse
Derrière tous les mouvements
Il y a celui du temps qui passe ?
« C’est sottise », me dirais- tu
Que de sentir le temps passer
La vie a de telles vertus
Qu’on peut aisément l’oublier.
Pourtant ébahis que nous sommes
Devant un lever de soleil
Il faudrait planifier en somme
Les heur’s jusqu’au temps du sommeil
« C’est traîtrise » crânerais- tu
Ma fantaisie vaut tout autant
Qui me fait flâner dans les rues
Sans en devoir de comptes au temps.
Prends garde au temps qui t’accompagne
Celui qui te file le train
Le temps qui jaunit les campagnes
Malmène la rondeur du sein
« Goujaterie, t’écrierais- tu
De rappeler à une femme
Qu’au bout du compte le temps tue
Plus précisément qu’une lame.
Le temps deviendrait-il tabou
Le nommer constituerait-il
Une grosse faute de goût
Ou quelque autre pêché subtil?
De vous à moi, comment lui dire
Lui susurrer avec onction
Qu’en l’attente de son désir
Je protège mon érection ?