Présentation

jean-claude-savi-peinture

Biographie

  • Né à Montauban en 1948
  • Études au Lycée Ingres
  • Lettres Classiques à la Fac de Toulouse (1968)
  • Formation en travail social en 1970
  • Premier emploi en 1972. Le dessin est déjà présent (pas de feuilles d’acanthe)
  • « Déroulement de carrière » jusqu’à 2008

Dans ce temps-là, auteur-compositeur-interprète, travail avec des groupes, écriture, calligraphie, dessin, peinture, théâtre. Première exposition en 1998.

Mes parents m’ont toujours affirmé que je suis né après la guerre et bien sûr, je les crois.

Par contre, ils ont eu grand mal à se rappeler mes souvenirs d’enfance, moi aussi d’ailleurs, ce qui laisse un immense océan de situations à inventer et de pas à refaire, parfois dans mes propres pas mais aussi, je m’en désole, dans ceux des autres.

Je me suis abreuvé à l’eau des fontaines, pas toujours très potable, je me suis nourri de tout ce qui passait, étant somme toute convaincu que le temps ferait son œuvre et séparerait pour mon compte le bon vrai de l’igrain.

Ainsi fut fait, même si je me prends parfois à déplorer de n’avoir pas été plus présent dans ce tri sélectif. Ne me demandez pas où j’étais, j’allais moi-même vous poser la question.

 Et les années ont passé, dorées, âpres, froides, carnavalesques, mitigées, endeuillées, érectiles et chamarrées…comme tout le monde, quoi…

        Des journées, des soirées à gratter le ventre de ma guitare, à mettre des notes sur mes textes et verse- viçà, à chercher le point G de la Muse, à écrire avec la guitare et composer avec le crayon, à caramboler la pudeur des mots noyés dans la guimauve.
              
       

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Puis ces rencontres intimes et renouvelées près d’un quai de Bordeaux, des doutes, des bouillonnements troublants et soudain d’extraordinaires fulgurances.

Mes parents m’ont toujours affirmé que je suis né après la guerre et souvent, je les crois.

Un livre est né, « Le lit de la vague », deux ans de travail sous ma peau. Mais un livre n’a pas toujours le vent pour tourner les pages et tout peut être définitivement enfoui. Le néologisme « peintecriture » s’imposait à moi en ce qu’il permettait une mise en scène des mots, qui bientôt s’orienta sur la Calligraphie.

Cette vieille dame me reçut très gentiment devant un thé au meliotta d’Abyssinie orientale mais je déclinai non moins gentiment son offre d’un contrat d’apprentissage sur vingt ans, arguant principalement de ma hâte. Avant que je ne reparte, elle consentit toutefois à me laisser en viatique quelques poires pour la soif.

L’arrivée des couleurs et quelques techniques éprouvées me permettent aujourd’hui de restituer un monde qui m’est propre, en-dehors de tous les mots, en-dehors de tous les codes mais surtout riche de ces mots et de ces codes.

Mes parents m’ont toujours affirmé que je suis né après la guerre et parfois, je les crois. 

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Un certain regard

Pendant des années, le dessin ne fut pour moi qu’un fidèle compagnon d’écriture, venant suppléer les mots manquants, ouvrir des voies ignorées de la syntaxe, déboucher sur des espaces sans bornes.


Loin des ateliers et des feuilles d’acanthe, il a grandi comme un sauvage, bousculant les orthodoxies, libre mais inconditionnel de l’encre et du crissement de la plume, soumis aux  aléas quotidiens mais rendant spécialement compte de chemins de vie qui pourraient être les vôtres ou les leurs .


Désir inextinguible de jeter des traits sur le vide pour lui donner un nom sans recourir aux mots. 

Aujourd’hui et alors même que depuis loin la couleur a pris possession des toiles, les soumettant à la chimie de ses mélanges capricieux  et noyant  sous l’énergie de ses coulées des plaines de coton tissé, le voilà qui resurgit, rigoureux et têtu, ouvrant de larges espaces à la mesure de son silence. 

Découpe au scalpel et à vif dans la matière chaude. Le graphisme apparaît, libérant de la gangue de vieilles idoles tombées en sommeil. La vie et la mort, unies comme au premier jour, déchaînent leurs icônes et du profond de ces béances remontent par les pores ouverts l’indien de notre enfance tapi en chacun de nous.


Tellement loin parfois…

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L’éternel périple – 116×90


«Mon travail est plus d’exploration que de préméditation»

Le hasard est toujours présent, les aléas sont plus des opportunités que des inconvénients à partir du moment où ils font apparaître le versant d’un monde inaccessible au construit et au raisonnable.

Effacer, masquer, recouvrir et petit à petit s’organise, à la faveur d’un trait ou d’un paquet de couleur, tout un univers qui ne demande qu’à voir la lumière.

C’est ainsi que naissent des éléments de figuration, arrachés à des architectures intimes ou à des mémoires archaïques. Animaux, humains, hybrides, constructions, paysages sortent de cet alambic.

Une fois terminé, parfois après plusieurs jours, je deviens un spectateur ordinaire qui, à partir de ce qu’il voit et ressent, croise sa propre histoire et la déroule.